Les écoles

 

 

Les pilotes

Dès le début de la première guerre mondiale, la formation de base d’un futur pilote de l’aviation maritime est assurée par les écoles de l’Aéronautique militaire. Néanmoins comme la plupart des appareils utilisés par la Marine ne sont que des hydravions, il apparaît, au cours de l’année 1915, la nécessité de donner une instruction supplémentaire à leurs futurs pilotes.

Dès 1916, c’est le centre de Fréjus Saint Raphaël qui va alors être chargé de cette tâche, secondé en juin 1917 par une école annexe de pilotage d’hydravions créée à Hourtin et qui, prenant ensuite la relève de Fréjus, assume à elle seule cette fonction jusqu’en 1940.

Dans l’entre deux guerres, les officiers d’active se destinant à cette spécialisation, effectuent leur entraînement de base sur avions dans une école à Fréjus Saint-Raphaël.*

*Cette école devient école de chasse de 1923 à 1931.

A partir de 1923 et jusqu’en 1930 ces cours sont dispensés à Rochefort et à Istres, puis jusqu’en 1939 dans deux autres bases de l’Armée de l’Air.

Le personnel non officier, quant à lui, suit les cours de pilotage à Istres au sein de l’aviation militaire.

La capacité de piloter ensuite les hydravions, est délivrée tout d’abord à Berre jusqu’en 1925, puis c’est le centre d' Hourtin qui à  partir de 1926  va prendre la relève.

Néanmoins, faire décoller ou amerrir un hydravion sur un plan d’eau comme par exemple celui d’Hourtin, puis effectuer ensuite une fois affecté en escadrilles les mêmes manœuvres sur mer, n’est pas tout à fait similaire. A cet effet, un cours d’application à la mer est organisé à Berre à partir de 1937 afin de perfectionner les équipages sortant frais émoulus d’Hourtin. (Ce cours sera supprimé en août 1939 et les hydravions y étant affectés formeront l’escadrille supplétive 3S4).

Le recrutement de ces pilotes d’avions ou d’hydravions est effectué soit parmi les officiers brevetés d’Aéronautique, soit parmi les officiers mariniers, quartiers-maîtres ou matelots brevetés (ce personnel Equipage émanant des spécialités d’arrimeurs ou de mécaniciens d’aéronautique).

Bien que la question des dirigeables n’ait pas été abordée, notons simplement que la formation de leurs pilotes et autres navigants est assurée jusqu’au milieu des années 1930 à Rochefort (175 certificats de pilotes Marine seront délivrés entre 1914 et  1936).

Rochefort abrite aussi de 1925 à 1931, une école de formation aéronautique pour les officiers se destinant à servir dans cette branche. Ils y obtiennent un brevet d’aéronautique et un certificat d’observateur aérien, avant de suivre une reconversion au pilotage dans les centres concernés : Istres, Hourtin ou Rochefort (ce dernier pour les pilotes de dirigeables).

Ci-dessous les certificats délivrés à partir d’avril 1917 :

 Pilote d’hydravions puis d’avions

Pilote de dirigeables

(Officiers seulement)

         

Les observateurs et autres personnels volants

Avec l’arrivée des hydravions biplaces et avec le besoin de disposer de personnel d’observation, l’aviation maritime commence dès 1913 à recruter pour cette spécialisation. Une école est créée à Fréjus Saint Raphaël et assume cette fonction jusqu’en 1919.

Cette dernière est ensuite transférée à Hourtin, où elle devient Ecole des mitrailleurs bombardiers de 1922 à 1925, puis Ecole du personnel volant à compter de 1926.

De même que l’Ecole de pilotage sur hydravions, elle est dissoute sur cette base lors de l’invasion allemande en juin 1940. Elle sera reprise après guerre par les escadrilles 52S, puis 56S.

Ci après, les certificats délivrés à compter d’avril 1917 :

Observateur d’aéronautique

(attribué de nos jours au personnel

navigant,  non pilote)

Pilote de direction, mécanicien, radio,

mitrailleur de dirigeables et

observateur sur ballons captifs

                  

                                               

Les techniciens

Jusqu’en 1916 l’aviation maritime utilise les compétences du personnel du service général breveté mécanicien, gabier ou voilier.

En avril 1917 la Marine créé les certificats spécifiques aéro de mécanicien,  charpentier (n’oublions pas que les coques d’hydravions sont en bois),  voiliers et  tailleurs d’atelier (les aéronefs sont entoilés) ainsi que gabiers (pour le gréement). Ces 3 dernières spécialités seront remplacées en octobre 1918, par un unique certificat, celui d’arrimeur délivré à Fréjus Saint Raphaël. Par la suite, les arrimeurs et mécaniciens seront formés à Rochefort.

 

Ecole de perfectionnement sur avions terrestres, suivie de l’école de chasse

Parmi les jeunes pilotes venant d’être formés dans les écoles de l’Aéronautique militaire, une sélection est opérée afin de déterminer ceux qui ultérieurement pourront servir dans la chasse, ou être destinés à l’Aviation d’Escadre . Ces sélectionnés sont alors dirigés vers le cours de perfectionnement sur avions terrestres, crée en août 1921 sur le terrain de Fréjus Saint Raphaël. Cette école n’est à ses débuts qu’une simple section au sein de l’école d’hydravions et ne devient autonome qu’à partir de février 1923 sous le nom d’école de chasse.

Elle assure cette mission formatrice jusqu’en octobre 1929, mission reprise ensuite par l’Aéronautique militaire.

Le matériel  aérien en service dans cette unité est d’origine très diverse. Nous y trouvons des SPAD, Nieuport, Gourdou Leseure, Dewoitine ou encore Morane Saulnier, dont la numérotation sur le fuselage comporte la lettre " S " (pour Saint Raphaël).

      

 

 

Ecole de formation aéronautique pour officiers

La base de Rochefort, héberge de 1925 à 1931, une escadrille-école destinée à la formation aéronautique des officiers de Marine.

Les appareils codés de la lettre " F " sont du type FBA 17 ou 19, LeOH36, Farman Goliath, Morane Saulnier 130 ou encore Potez 25.

 

Ecole de pilotage d’hydravions à Hourtin

En 1917, l’extension des missions de l’aviation maritime entraîne un développement considérable de l’école de pilotage sur hydravions du Centre de Saint Raphaël. Ce dernier n’arrivant plus à faire face aux besoins, il est décidé le 25 mars de créer sur l’étang d’Hourtin, une école annexe d’hydravions.

Le centre d'Hourtin est voué à dégrossir les pilotes pour une instruction de base, Saint Raphaël reste l’école destinée à leur perfectionnement.

A sa création l’école reçoit 8 hydravions FBA Clerget 130HP (dont 4 munis de double commandes).

Ce parc augmente rapidement pour comprendre en octobre 1918, 83 hydravions (Donnet-Denhaut, Sopwith, Caudron G4… mais surtout beaucoup du type FBA 17).

    

Les écoles de pilotage de l’aviation maritime sont dispersées sur trois sites (Berre, Saint Raphaël et Hourtin) et cela entraîne des difficultés d’organisation. Ainsi le 12 août 1924 il est décidé de transférer à Hourtin, les écoles de pilotage sur hydravions de Berre ainsi que celle de Saint Raphaël. La mise en route à Hourtin est effective en 1926 et durera jusqu’en 1940. Notons qu’une école sur avions terrestres ouvrira ses portes sur le terrain voisin de Louley, cette dernière fonctionnera à partir de 1926 avec des Caudron C 59, des Breguet 14, des SPAD 42 et 34 bis et des Dewoitine 373. Elle sera transférée le 15 avril 1927 au Centre d’instruction militaire d’Istres.

L’école de pilotage sur hydravions quant à elle et à la veille de la seconde guerre mondiale compte dans ses rangs des FBA 17, des CAMS 37E et des Farman Goliath F 166.

 

 

Ecole du personnel volant (EPV) à Hourtin

La formation des observateurs a été tout d’abord assurée par le Centre de Saint- Raphaël puis transférée à Hourtin en 1919.

Le programme d’instruction comprend  au point de vue théorie les connaissances et utilisations des cartes et du compas, la navigation à l’estime, les notions de météorologie, l’étude réduite des appareils et de leurs moteurs, la description des appareils de visée de bombardement, le règlement international sur les feux de navigation,les règles de circulation aérienne etc…. L’instruction pratique est réalisée, à bord de Gourdou Leseure 300 ou de Tellier. A partir de 1924, tous ces appareils sont progressivement remplacés par des Le0 H13.

A compter de 1927, les Le0 H13 sont à leurs tours condamnés et remplacés par la version 135 plus performante.

       

En 1937 le parc aérien de l’école se compose de Farman Goliath (depuis 1928), ainsi que de Le0 20 et 254. Les Farman seront ensuite remplacés par des LeO 257 bis et 258.

 

Il est à noter qu’en 1931, une section de servitude créée sur le terrain de Louley (à quelques km d’Hourtin) et équipée d’appareils terrestres sert de support aux activités de l’EPV.

L’école du personnel volant est dissoute en juin 1940 (appareils sabordés et personnel évacué). Elle ne renaîtra que trois ans plus tard à Agadir au Maroc.

 

L’école des techniciens

Celle-ci est implantée au centre école d’Aéronautique maritime et d’aérostation de Rochefort. Elle y  instruit le personnel destiné à l’entretien des aéronefs ou dirigeables. Les leçons qui y sont dispensées s’adressent, soit aux futurs motoristes, soit aux futurs arrimeurs.

Pour information, les arrimeurs d’Aéronautique sont responsables :

- de l’entretien de toutes les parties des avions et hydravions autres que la coque et les moteurs.

- de l’entretien des dirigeables, ainsi que de leur manœuvre à terre.

- de l’entretien et de la manœuvre des ballons captifs à terre et à la mer.

Ils sont recrutés :

- parmi les marins engagés ayant obtenu, avant leur incorporation, le brevet civil de pilote ou ayant exercé une profession se rattachant à l’Aéronautique.

- parmi les pilotes d’hydravions ou observateurs de captifs.

- à défaut, parmi les apprentis provenant du bâtiment école ARMORIQUE.

Personnage important au même titre que le mécanicien, l’arrimeur est en général responsable de la mise en œuvre avant et de l’entretien après le vol, d’un ou de plusieurs appareils, si possible toujours les mêmes.