Les bases

Les centres d’aéronautique maritime

 

 

A tout seigneur tout honneur, débutons par le Centre qui a été le berceau de l’Aéronautique navale :

Fréjus Saint-Raphaël

       

Extrait du journal  À travers le monde du 2 novembre 1912 :

"Au fond du golfe de Fréjus, des pointes Saint Aygulf à Saint Raphaël, sur 7 km environ, s’étend une plage de sable fin. Elle est creusée vers le S.O par l’embouchure de la jolie rivière de l’Argens dont la vallée pittoresque, après avoir enserré le sombre massif des Maures, s’élargit jusqu’à la mer en formant la plaine de Fréjus et séparant les Maures de l’Estérel.. C’est sur cette plage que la Marine installe actuellement sa grande station aérohydronautique de la Méditerranée.

C’est au printemps dernier, tant à Golfe Juan qu’à Monaco, que furent essayés les premiers hydroplanes. Dès qu’ils eurent prouvé les services qu’ils pouvaient rendre à la Flotte, on songea à utiliser le golfe de Fréjus pour y installer un centre d’aérostation maritime bien protégé des courants marins et aériens.

En mai, les premiers travailleurs se mirent à l’œuvre. Ils construisirent immédiatement deux hangars, l’un de la maison BESSONNEAU d’Angers, l’autre de la maison BINET, hangars de fortune faits de toits qui claquent et que soutiennent, pour le hangar BINET quatre mâts verticaux et, pour le hangar BESSONNEAU, une ingénieuse charpente en bois, construite d’après les principes des charpentes en fer.

Puis en mai aussi, LA FOUDRE, commandée par le Capitaine de Frégate FATOU, arriva dans le golfe de Fréjus…. Cet ancien croiseur, au retour de ses campagnes, fut transformé en mouilleur de mines. Il cumule aujourd’hui ce rôle avec celui de bâtiment-transport d’avions. Pour lui permettre de remplir ce dernier emploi, on aménagea sur le spardeck un hangar en tôle ayant la largeur du bateau et pouvant servir d’abri à un aérohydroplane. Sous cet abri, LA FOUDRE amenait à Fréjus un appareil VOISIN acheté par la Marine.

Aussitôt commencèrent les essais et l’instruction des marins du bord.

L’aérohydroplane, suspendu à un mât de charge, est posé sur l’eau. Le moteur ronfle. Le léger oiseau, surveillé à son départ par un ancien torpilleur de 2ème classe annexé à LA FOUDRE, rase les flots à la vitesse de 30 à 40 km à l’heure, jusqu’au moment où, quittant la vague, il s’élève et prend la route aérienne avec une vitesse double de la vitesse sur l’eau. Une fois sa reconnaissance accomplie, il vient se poser près du bâtiment convoyeur qui manœuvre pour placer le mât de charge au dessus de lui. Il est alors hissé et déposé sur la plate-forme attenante à son hangar, au moyen d’un palan dont le garant est garni sur un treuil à vapeur.

Si au lieu d’être sur LA FOUDRE, l’aérohydroplane est dans un hangar sur la plage, la manœuvre est un peu plus compliquée. Il a fallu faire un slipway de 45 mètres de largeur pour relier le hangar au bord de la mer et faire glisser sur ce plancher l’appareil qui, sur le sable, eut été difficile à pousser à bras d’hommes. Pour plus de commodités d’ailleurs, on fixe sous les flotteurs, de petites roues en fer sur lesquelles l’appareil roule jusqu’au bord de l’eau. Au moment où il va toucher le flot, on le soulage rapidement de ses roues et il vogue ensuite sur ses flotteurs. Quant il s’agit de revenir à terre, le pilote coupe l’allumage de façon que l’appareil s’arrête à quelques mètres de la plage et un simple youyou remorque l’aérohydroplane au bout du slipway.

Outre le CANARD VOISIN, divers appareils furent, pour des essais, achetés ou loués par la Marine à des constructeurs d’aéroplanes, tel un NIEUPORT de 12 mètres d’envergure que monta pendant 2 semaines l’EV DELAGE.

Pour le moment, la Marine ne possède, sous les hangars de Fréjus, qu’un aérohydroplane BREGUET et un biplan FARMAN à flotteurs, celui-là même qui gagna au printemps dernier, le prix de concours d’aérohydroplanes à Monaco. Il a été offert à la Marine par les Français habitant la Principauté ; ce don est rappelé par une inscription placée à l’arrière sur le gouvernail de direction.

Très différent de construction du VOISIN, le FARMAN est beaucoup moins visible que celui-ci quand il vole, ce qui tient sans doute à ce que son fuselage n’est pas entoilé. L’appareil est piloté par l’EV FOURNIER. Un siège installé derrière le pilote permet d’emmener un passager et, derrière ce siège, est le moteur. L’aéroplane est soutenu sur l’eau, à l’avant par deux flotteurs accouplés en bois contreplaqué ayant la forme de longs patins creux de 0,50 mètres de largeur et, à l’arrière par un troisième beaucoup plus petit. L’appareil a 17 mètres d’envergure et présente l’inconvénient de ne pouvoir être transporté par LA FOUDRE dont le pont n’a que 14 mètres de largeur. Il occupe en ce moment le hangar BESSONNEAU, qu’il remplit à lui seul. Le même hangar sert aussi d’atelier de réparations aux 12 marins détachés depuis le mois de mai à l’aérodrome de Fréjus. Ces marins, choisis parmi les matelots mécaniciens, charpentiers, ajusteurs, ont été d’abord envoyés à l’école d’aviation de Vincennes pour y faire un stage les préparant à leurs nouvelles occupations. Leur nombre sera augmenté à mesure que la station prendra de l’importance. Or à la suite des essais de l’appareil NIEUPORT, deux appareils semblables ont été commandés par la Marine et vont arriver aux hangars, ainsi que deux BREGUET. Le nouveau VOISIN et deux appareils FARMAN actuellement à Montpellier, vont arriver eux aussi.

Il s’agit de faire vite des hangars en bois et tôles pour abriter ces appareils, d’édifier les bâtiments servant d’ateliers et même une caserne pour une cinquantaine d’hommes environ, afin de loger les matelots employés à la station. On achève l’acquisition des 40 hectares sur lesquels le service d’hydrographie de la Marine installera un champ d’aviation et le terrain est déjà nivelé."

Par arrêté du 8 septembre 1916, notifié le 25 novembre, la Commission d’Etudes Pratiques d’Aéronautique (C.E.P.A) est créée et siège à Fréjus Saint-Raphaël.

Elle a pour but de procéder aux études expérimentales prescrites par le ministère - d’assurer sous la direction de son président, l’instruction du personnel spécialisé de l’Aviation maritime (pilotes, observateurs, mécaniciens etc…)

L’organisation interne de la C.E.P.A prévoit deux services :

- Un service des études, animé par des membres permanents chargés d’études (archives, secrétariat, dessins, photographies).

- Un service d’escadrille

Ce service est dirigé par un officier pilote qui a la charge de l’entretien et des réparations de tous les appareils (prototypes et appareils affectés en propre à la CEPA). Ce service constitue en fait l’escadrille CEPA que l’on peut considérer comme l’ancêtre de l’escadrille 10S créée après la seconde guerre mondiale, et où l’on peut voir dès le début des années 20 sur les coques des aéronefs figurer l’insigne à la tête de sioux.

 

Ci-dessous quelques photographies d’aéronefs de cette escadrille, dans l’entre deux guerres :

  

Après l’armistice de 14/18, alors que de nombreux centres d’aviation maritime sont dissous, celui de Saint-Raphaël devient tout d’abord une réserve générale d’aéronefs et accueille une partie du personnel rendu disponible. C’est dès ce moment là que se constitue l’Aviation d’escadre dont nous avons parlé dans un précédent chapitre.

Une première extension du Centre est entreprise en 1923. En 1924, la base dispose de 9 hangars (dont les 2 vieux BESSONNEAU) et comporte un début de piste pour les appareils à roues.

Une deuxième extension est entreprise en 1931, et à partir de cette époque et occupant environ 156 hectares, le centre conservera cette superficie jusqu’à sa dissolution en 1995.

La mise en service du hangar « CAQUOT » (connu de toutes les personnes ayant été affectées sur cette base) a lieu en 1935. Les années 1936 et 1937 voient successivement l’édification de la caserne équipage, puis celle du hangar aviation ayant abrité tout d’abord l’escadrille E5, puis l’escadrille 10S après la seconde guerre mondiale.

Le 12 août 1940, se conformant aux instructions de la commission d’Armistice, l’Amiral DARLAN ordonne la dissolution du Centre et le 15 septembre la base est désarmée. Elle est réarmée temporairement en septembre 1941 avec l’accord de la commission d’armistice (en tant que base école pour des cours de pilotage et instruction de personnel volant). En novembre 1942, les Allemands envahissent la zone sud de la France et elle est alors occupée par ces derniers, accompagnés des Italiens. Elle ne sera libérée que le 16 août 1944 après le débarquement allié en Provence et ré-ouverte le 1er janvier 1946.

 

Hyères

En 1919 le LV TESTE chef de l’aviation d’escadre à Saint Raphaël, obtient d’un propriétaire hyerois, la location d’un champ au lieu dit "Le Palyvestre". Ce terrain carré de 250 mètres de côté à l’origine, s’agrandit peu à peu et 1922 y voit la construction de deux hangars. Après expropriation de différents terrains, l’armement du Centre d’aviation maritime est décidé par la lettre 484 Aéro.1 du 23 avril 1924, et son premier commandant est le CF Marcel DELEVOYE. La base est armée le 1er février 1925 et des travaux sont entrepris afin de réaliser la construction de 2 autres hangars en béton armé.

Cette même année 1925 voit le transfert de l’Aviation d’escadre de Saint Raphaël.  Au point de vue infrastructure durant l’année 1926 commencent les travaux des différents bâtiments de casernement, cuisines, aubette, parc à essence etc… etc…

Deux autres hangars sont érigés en 1931, portant la quantité à six et une hydrobase est établie à proximité de l’hippodrome afin d’y abriter la toute nouvelle escadrille de surveillance 3S1 (Cette hydrobase sera détruite lors du débarquement allié en 1944 et non reconstituée par la suite).

Dès la fin de la campagne de France en juin 1940, la base est le lieu de stationnement de toutes les formations en transit, avant que celles ci ne rejoignent l’Afrique du Nord ou soient regroupées en d’autres lieux de la zone non occupée. Elle est désarmée en novembre 1942 au moment de l’invasion de la zone libre par les Allemands, ne sera libérée que le 22 août 1944, puis réarmée en février 1945.

Comme la plupart des bases d’aéronautique maritime de l’entre deux guerres, celle d’Hyères, créée en 1925, possède une section d’aéronefs servant à l’entraînement des pilotes et utilisés également pour diverses servitudes. Notons que les sections ne sont pas considérées comme escadrilles. De ce fait elles ont uniquement un chef et non un commandant désigné.

 

Jusqu’en 1931, les appareils de la section d’Hyères sont codés "P", puis cette lettre (pour Palyvestre) disparaît et se trouve remplacée par "HY".

A ses débuts elle est équipée en FBA 17, Potez XXV et autres Gourdou Leseure ET1.

Durant les années 1930, le personnel s’entraîne sur Morane 130, CAMS 37, Morane 230, Nieuport 62, Caudron Goeland, Potez 567, etc…

Elle cesse ses activités le 25 juin 1940. Entre-temps et le 30 août 1939, ses POTEZ XXV lui sont retirés et vont former une escadrille supplétive de surveillance nommée 3S5 commandée par le LV Jean HEPP. Les Potez sont condamnés en février 1940, remplacés par des hydravions Le0 H43, et l’escadrille est alors affectée à Saint Mandrier.

Renommée 11S le 1er août 1940, elle est dissoute le 20 du même mois.

  

 

Cuers-Pierrefeu

Après la signature du traité de paix mettant fin à la première guerre mondiale, l’Allemagne se voit interdire de posséder une aviation militaire et se trouve dans l’obligation de livrer aux vainqueurs alliés tous ses appareils.

Hormis les avions saisis, la France récupère certains dirigeables. Un Zeppelin 114, immatriculé L.72, en provenance de Friedrichshafen (sur le lac de Constance) est convoyé durant le mois de juillet sous le commandement du LV Jean DU PLESSIS DE GRENADAN, et va alors être affecté sur le terrain de Cuers-Pierrefeu, terrain sur lequel dès 1918, des prisonniers allemands ont entamé la construction d’un gigantesque hangar destiné à abriter un dirigeable. Cet hangar sera suivi d’un deuxième érigé à partir de 1921  afin d’abriter le deuxième Zeppelin nommé Nordstern qui rebaptisé "Méditerranée" est versé à la Marine en 1922 et qui rejoint Cuers, où il retrouve l’ex L.72 renommé "Dixmude".

Le "Dixmude" reprend ses vols à Cuers en août 1923. Sa carrière au sein de l’aérostation maritime sera très brève. Pris dans un orage au dessus de la Sardaigne le 23 décembre de cette année, il est victime de la foudre, et explose, entraînant dans la mort tout son équipage.

Le "Méditerranée" quant à lui vole de 1922 à 1926.

A compter de 1927, la base de Cuers abandonne sa dénomination de Centre de dirigeables et prend alors celle de base d’aéronautique maritime.

Du point de vue purement aéronautique et avant juin 1940, la base abrite les escadrilles :

- B302/5B2 (entre mai 1923 et août 1925).

- T402/6B2 (de décembre 1924 à février 1925).

- 5B3/5B1 (d’octobre 1925 à décembre 1926).

- 3S2 (de septembre 1939 à février 1940).

- AC3 (juillet 1940).

La base est désarmée en novembre 1942 et occupée à tour de rôle par les Allemands et Italiens. Après le débarquement allié en Provence elle est rendue à la Marine française et réarmée le 21 août 1944.

 

Aspretto

Dès 1923, la Marine commence à s’intéresser aux possibilités de création d’une base aéronautique en Corse. Plusieurs missions d’exploration sont alors effectuées en 1924 et 1926, et diverses hypothèses sont ensuite soumises aux autorités compétentes.

En date du 19 novembre 1932, le ministère de l’Air décide de créer une base pour hydravions à Aspretto (à proximité d’Ajaccio).  Les travaux d’infrastructures commencent en janvier 1933, avec notamment la création d’une digue. La mise en service officielle s’effectue le 5 février 1938 et le premier commandant désigné est le CC Fernand BERGOT. Toutefois les travaux d’emménagement se poursuivent jusqu’en 1940 et ne sont toujours pas terminés au moment de l’armistice.

Notons qu’une timide section d’entraînement dotée à l’origine d’un seul appareil (CAMS 37) y voit le jour presque au même moment que l’inauguration de la base.

L’escadrille supplétive 3S6 formée à Saint Mandrier en août 1939, est ensuite mutée à Aspretto en septembre. Dissoute en août 40, cette escadrille aura été la seule formation Marine ayant été affectée sur cette base, avant le débarquement allié en Afrique du nord de novembre 1942.

Mise plus ou moins en sommeil durant 2 années, la base est occupée en novembre 1942 par les Italiens. Le pavillon français y sera à nouveau hissé le 30 septembre 1943 après la libération de la Corse.

 

Saint Mandrier

Destinée à abriter les hydravions embarqués à bord des différents bâtiments de la Flotte , cette base située en rade de Toulon, en bout et au nord de la presqu’île de Saint Mandrier, commence à voir ses travaux d’emménagement débuter en 1930.

Inaugurée officiellement en 1933, son premier commandant est le CC Henri MOTTEZ.

Toutefois avant cette inauguration, deux escadrilles  y sont hébergées et y demeurent jusqu’en 1939 :

-7S2 (de 1931 jusqu’en août 1939)

-7B2 (de 1932 jusqu’en août 1939)

A la déclaration de guerre en 1939, la 3S1 y stationne durant une année à partir du mois d’août. Viennent s’y ajouter la HC1 (de juillet à novembre 1939) et la 3S5 (de mars à août 1940).

En marge de ces formations, notons que la base de Saint-Mandrier, possède également une section d’entraînement. Cette dernière créée en 1934 est équipée avec divers hydravions.

Son insigne créé en 1939, représente Eole (ou Mistral, pour les Provençaux…) en pleine activité.

 

Arboré par très peu de ses appareils, cet emblème a pu être néanmoins visible sur des LOIRE 501.

La base d’aéronautique navale de Saint-Mandrier est investie par les Allemands en novembre 1942 et comme toutes celles de Provence, ne sera libérée qu’à partir d’août 1944.

 

Berre

Un Centre-Ecole de pilotage est à l’origine de cette hydrobase créée à la fin de la première guerre mondiale sur l’étang de Berre.

En 1926, le centre perd sa dénomination d’école de pilotage de l’aviation maritime, et se trouve reclassé en centre d’aviation maritime. On peut désormais y voir évoluer les escadrilles d’hydravions présentées dans d’autres chapitres de cet historique, notamment les 3B1 et 3B2.

Novembre 1942, la base est occupée par l’ennemi, puis mise en gardiennage et ne sera réarmée qu’en septembre 1944.

   

En décembre 1925, l’école de pilotage étant transférée à Hourtin, il est alors décidé de créer à Berre une section d’entraînement afin d’assurer l’entraînement des pilotes. Cette section qui existera de 1925 à 1939 sera armée avec des CAMS 37, CAMS 55, Farman Goliath, etc...

 

En septembre 1939, comme le prévoyait le plan de mobilisation, des appareils Gourdou Leseure 812 lui sont retirés, et forment alors l’escadrille supplétive 3S3. Cette dernière est dissoute le 1er août 1940.

 

Marignane

Ce terrain sert tout d’abord d’entrepôt régional pour l’aéronautique maritime.

Classé en 1930 en tant que centre, il accueille les trois escadrilles de chasse terrestre dont nous avons parlé dans le volet réservé à cet effet.

En compagnie de ses 3 formations (3C1, 3C2 et 3C3) il est transféré à l’Armée de l’Air en janvier 1936.

 

Hourtin

Le lac d’Hourtin situé  en Gironde aux confins nord de la forêt landaise, dispose d’un plan d’eau s’étendant sur une quinzaine de km (Nord-Sud) et 5 à 6 km (dans le sens Est-ouest). Cet emplacement est choisi en 1916 pour y implanter un poste de combat à proximité du hameau de Contaut.  Les travaux de construction débutent en février 1917, et il est prévu  d’annexer à ce poste de combat, une école de pilotage d’hydravions. Les premiers hangars de type BESSONNEAU commencent à être érigés en février et sont achevés en juillet 1917. Ces hangars BESSONNEAU sont de caractère précaire (armature en bois sur laquelle repose une toile), et il est ensuite décidé de construire un hangar fixe de 60 x 40 mètres sur le terrain « Robert » à l’Ouest du Centre.

Peu de temps avant l’armistice de 1918, le centre comprend :

- 1 hangar fixe

- 10 hangars BESSONNEAU

- 3 slips en bois pour la mise à l’eau des hydravions

- 3 ateliers (moteurs, charpentage, entoilage)

- 1 infirmerie

- 4 casernements pour les marins (baraques Adrian)

- 3 pavillons pour Officiers mariniers et un pour le commandant

- 1 colombier.

A partir de 1924, les hangars BESSONNEAU sont progressivement remplacés par des hangars fixes récupérés dans les divers Centres supprimés après guerre.

De 1930 à 1935, de grands travaux sont entrepris :

- Construction de la villa du commandant

- Edification de la caserne équipage

- Réalisation du Foyer du marin

- Construction de routes et d’une voie ferrée (reliant Cartignac au Contaut) etc…

A compter du 24 juin 1940, les avions terrestres basés à Louley sont dirigés vers Saint Laurent de la Salanque. Les hydravions  quant à eux, et à cause du mauvais temps  ne peuvent décoller et restent à l’ancre sur le lac. Le 25 juin l’ordre de cessation des hostilités et l’interdiction de faire décoller tout appareil sont reçues par le commandant d’Hourtin. 200 hydravions (en comptant ceux des escadrilles s’étant réfugiées à Hourtin en juin) seront alors rassemblés sur le lac…)

Comme de bien entendu, la base d’Hourtin est occupée par les Allemands de fin juin 1940 à fin août 1944.

 

Rochefort

A partir de 1916, l’aérostation maritime qui était plus ou moins en sommeil, se reconstitue. Après l’achat d’une cinquantaine de ballons captifs destinés à l’observation (soit à partir de la terre soit à bord de bâtiments), quatorze ports d’attache sont créés. Au même moment, la Marine se dote de ballons dirigeables, et 2 bases sont cédées par le ministère de la Guerre (Le Havre et Sidi Ahmed). Huit ports d’attache sont érigés par la Marine (avec en particulier celui de Rochefort, qui sera l’un des rares à subsister après la première guerre mondiale).

En 1918, le terrain de Rochefort voit la création d’un centre école d’aérostation. Il  dispose à cet effet de 2 hangars mobiles, d’un hangar fixe et d’un deuxième fixe en construction. Mettant en vol des Astra-Torrès, des Zodiac VZ et ZD, ou des Chalais-Meudon, il devient la première base d’aérostation de la Marine. Cette principale vocation dédiée aux dirigeables cessera en 1937 avec le désarmement des 4 derniers ballons encore en service à cette époque.

Rochefort est occupé par les Allemands le 23 juin 1940 et la base ne sera réarmée sous pavillon français qu’à compter de novembre 1944.

 

Lorient

Le Centre d’aviation maritime de Lorient situé sur la rive gauche du Scorff est actif de 1917 à 1919. Il est réactivé temporairement une première fois à compter de novembre 1924 jusqu’en mars 1926 et y abritera l’escadrille 2S1 de Brest-Laninon. La deuxième réactivation s’opèrera  en avril 1939 pour se terminer définitivement en juin 1940.

 

Lanvéoc Poulmic

Située dans la presqu’île de Crozon (Finistère), cette base érigée sur un ancien domaine appartenant au baron du Poulmic, voit ses travaux d’emménagement débuter en 1930 et se poursuivre jusqu’en 1937.

En bord de mer se trouve l’hydrobase qui dès 1938 accueille les grands hydravions.

La fin des travaux de réalisation de la piste d’envol située sur le plateau dominant l’hydrobase, permet de recevoir au cours du dernier trimestre 1937, les avions de la flottille du Béarn.

Lors de l’avancée foudroyante des troupes allemandes en juin 1940, la base est évacuée le 18 de ce mois. Elle ne sera réarmée sous pavillon français qu’en décembre 1944.

 

Brest

Cette hydrobase est créée en 1919 dans l’arsenal de Brest au lieu dit Laninon.

L’entrée en service de Lanvéoc Poulmic, la supprime en novembre 1937, son escadrille 2S1 ainsi que sa section d’entraînement lui étant alors retirée au profit de la nouvelle base située dans la presqu’île de Crozon.

Une section d’entraînement est affectée dans cette hydrobase en 1929.

En 1934 cette section adopte pour insigne, une grenouille bondissante, que ses aéronefs (FBA 17, CAMS 37, Loire 501 et Loire 130) arborent successivement jusqu’en 1939.

Elle quitte Laninon fin 1937 et rejoint alors Lanvéoc Poulmic.

 

A la déclaration de guerre, des hydravions pris en son sein forment 2 escadrilles supplétives de surveillance : les 2S3 et 2S4. (La section quant à elle, perdure jusqu’en juin 1940 puis disparaît dans la tourmente).

La 2S3 dès sa formation est affectée à Escoublac (Saint Nazaire) avec des P.L 101. Elle est dissoute en mai 1940.

La 2S4 armée elle aussi en P.L 101, est basée successivement à Bouguenais, Escoublac et La Baule. Au 10 mai 1940, ses appareils sont du type CAMS 37 et LeO H258. Repliée au-delà de la ligne de démarcation au lendemain de l’armistice, elle devient une éphémère 6S le 1er août 1940 pour être dissoute 15 jours plus tard.

 

Cherbourg Chantereyne

L’hydrobase de Cherbourg-Chantereyne, dans l’entre deux guerres, est l’une des plus importantes bases du Ponant. Créée en mars 1917, de nombreuses escadrilles d’hydravions y stationneront.

Ci-dessous, une vue datant des années 1930 et montrant une rangée de FBA 17 et de CAMS 37.

Elle est évacuée en juin 1940.

Occupée par les Allemands, la ville de Cherbourg ne sera libérée que le 26 juin 1944 après de violents combats. Toutes les installations militaires ont été détruites.

Aux alentours de l’année 1925, une section d’entraînement est créée sur cette hydrobase. Des Latécoère 290 et Romano 82 font partie de son armement. Cette section cesse d’exister en juin 1940.

Toutefois le 28 août 1939, certains de ses appareils  (2 Latécoère 290 et 4 CAMS 37) lui sont retirés et forment l’escadrille supplétive 1S2. Celle-ci est basée à Lorient.

 

En juin 1940, armée avec 4 Latécoère 290 et 9 Gourdou 812, la 1S2 quitte précipitamment Lorient devant l’avancée allemande et se replie à Hourtin. Ses appareils sont sabordés le 26 juin et son personnel est envoyé à Balaruc (Hérault).

 

Sidi Ahmed

 

Comme indiqué dans le volet réservé au terrain de Rochefort, une partie de celui de Sidi Ahmed en Tunisie est cédé à la Marine en 1916, par le ministère de la Guerre.

Ce terrain abritera quelques dirigeables, qui y voleront de 1928 à 1932, et hébergera aussi avant 1936 (année de transfert à l’Armée de l’Air de cette portion de base)  une escadrille d’avions terrestres de la Marine (voir chapitre consacré au bombardement).

Notons qu’outre son escadrille de bombardement (4B3), l’Aéronautique maritime de Sidi Ahmed possède également dans son effectif une section d’entraînement.

   

 

 

Karouba

Ce centre d’aviation maritime crée à la mi août 1918 à proximité de Bizerte en Tunisie, abrite tout d’abord les hydravions en provenance de celui de la baie Ponty situé à proximité, existant depuis 1916 et dissout lors de la mise en service de Karouba.

Elle y héberge par la suite deux escadrilles de bombardement (la 4B1 de 1925 à 1935 et la 4B2 de 1924 à 1935). Voir également le volet réservé au bombardement.

Après le débarquement allié en Afrique du nord, les allemands à leur tour  investissent la Tunisie et se saisissent de la base. Elle ne sera libérée que le 31 août 1943 et réarmée le 29 mai 1945.

Comme la plupart des bases de l’époque, Karouba possède également une section d’entraînement. Cette dernière créée en 1926 est dotée à l’origine de FBA 17. Ces hydravions codés Z jusqu’en 1931, sont ensuite recodés BZ.

A partir de 1937, elle est équipée en hydravions CAMS 37.

Après avoir donné naissance en septembre 1939 à l’escadrille supplétive 4S2 grâce à la donation  de ses CAMS 55, la section continue d’exister jusqu’à la signature de l’armistice.

L’insigne de la section représente un pingouin Baharia (Ce nom de Baharia correspond à celui donné aux marins supplétifs tunisiens et portant la chéchia au lieu du bonnet traditionnel de la Marine française).

 

Cat-Laï

La décision d'implanter une base d'hydravions de la Marine en Indochine, fut prise par une instruction ministérielle de janvier 1929 et fut confiée au Lieutenant de Vaisseau MENES.
Arrivé dans ce pays le 23 juillet, ce dernier après diverses recherches, décida d'implanter une escadrille à 10 km au Sud-est de Saigon près du village de Cat-Laï sur les bords du fleuve Donaï.

La base est créée le 1er octobre 1930 et est officiellement armée le 11 novembre 1931.
En janvier 1930, l'escadrille dispose à titre de prêt d'un FBA 17 cédé par le croiseur Tourville et d'un CAMS 37A LIA de l'aviation coloniale.
En 1931 (toujours à titre de prêt, elle obtient un CAMS 53 de la compagnie Air Asie.
 

 

Le 31 octobre 1931, l'escadrille reçoit enfin ses 3 premiers CAMS 37A. L'année suivante 4 autres CAMS 37A lui sont livrés.

Les missions de la formation sont très diversifiées : liaisons, reconnaissances, évacuations sanitaires et transport d'autorités.


Le 1er octobre 1933, l'escadrille et la base sont transférées à l'Armée de l'Air. L'escadrille Marine devient donc à partir de ce moment là : 5ème escadrille (renommée 1/CBS en décembre 1940).

Durant la période d'avant guerre dite "Marine", l'escadrille porte le nom de LV Joseph LE BRIX, tué en septembre 1931, lors d'un raid aérien.
Voici une vue du chapiteau de l'aubette de cette époque.

Voici une vue d'octobre 1930, des 2 premiers hydravions (au 1er plan, le FBA HL2 et au second plan le CAMS 37 LIA).

Et enfin, une vue de l'un des trois CAMS 37A livrés en 1931.
Remarquer l'insigne peint à l'avant qui représente un oiseau Calao. Cet insigne sera repris plus tard par l'escadrille 8S.